"Territoire"

Ou l'appropriation de l'urbanisme par la terre.

 

Clément Gaumont

 

Depuis l’arrivée du béton et durant de nombreuses années, la terre à petit à petit disparu des centres villes. Les routes goudronnées ont remplacé les chemins de terre et les immeubles ont remplacé les maisons de torchis. La terre s’est éloignée de l’urbanisme pour éviter qu’elle ne salisse les trottoirs et les pieds des citadins. Bien que cette matière naturelle soit constamment présente à quelques mètres en dessous de nos pieds, nous avons tendance à l’oublier.
Aujourd’hui, nous avons la possibilité de réintégrer cette matière locale, économique et écologique dans le développement de principes vernaculaires. Ceci, pour répondre à des besoins actuels. Seulement, nous ne pouvons pas réintégrer la terre crue avec l’image subconsciente qu’elle peut avoir de nos jours. Il faut l’apporter avec élégance dans la ville, pour éviter qu’elle ne fasse « peur ». Il faut l’amener avec délicatesse pour en utiliser ses parties les plus pertinentes. C’est en lui permettant d’exister au travers d’un vocabulaire connu des citadins, que cette matière d’hier pourra devenir la matière de demain.

 

Le projet Territoire pose les bases d’un questionnement de la réappropriation de l’espace urbain par la matière terre vis à vis de ses caractéristiques mécaniques et d'un cahier des charges lié à l’urbanisme. Ces coussins de terre amovibles permettent une nouvelle façon de vivre la ville, à travers la courbe et la malléabilité de ces modules. L’apport de ces formes en rupture avec la rigueur des structures urbaines permet de développer un vocabulaire neuf dans un environnement qui se veut de plus en plus normé et rigide.