C’est gonflé !
Grégoire Bouineau
L’objet gonflable est composé d’au moins deux feuilles souples, qui ont juste besoin d'un peu d'air pour devenir un volume.
Quand on voit cette définition du gonflable, on ne peut que s’émerveiller de voir par la simplicité de mise en oeuvre pour passer d’un élément plat à un volume potentiellement immense. Cette simplicité ne nous vient pas immédiatement à l’esprit. On voit plutôt des poupées, des bouées, des volumes ronds, des châteaux, le tout saturé de couleurs. Tout cet imaginaire vient du boum du plastique des années 70. Avec un langage formel ludique et des usages à court terme. Pourtant l’objet gonflable, pensé dans la globalité de ses potentialités, possède de vrai qualités mécaniques, physiques ou encore esthétiques.
Ma recherche du gonflable se base sur le faire, dans un objectif de désapprendre ce que je savais sur le gonflable. J’ai opté de bricoler, d’assembler, de découper des choses déjà existantes. Cette recherche m’a alors amené à penser le gonflable comme un élément du maintien du corps, en l’imaginant comme un épiderme, une peau gonflée qui sert de revêtement. Ainsi, je place le gonflable comme un élément partiel, hybride utilisé à bonne escient. Alors, j’ai essayé d’incruster le gonflable dans un autre matériau, dans des plaques, en venant contraindre le tube gonflé, et donner un léger ajout de mollesse à certains endroits de la surface.
Je me suis placé en tant que maker en transformant, adaptant les plans d’une chaise libre de droit à mes tressages de chambre à air. Je me retrouve donc avec une esthétique de projet entre le cyclisme et le point de croix. L’usage de plaque tressées et gonflées est une réponse plus raisonnée du gonflable : je produis un objet matelassé sans l’usage de moule. Je peux donc changer la forme de mon objet, ses proportions sans moyen lourd.
En designer, je me suis aussi posé la question dans l’autre sens et j’ai voulu dessiné une assise avec ces tubes gonflés, en les manipulants, en les entortillant ou en les courbant. Cela m’a donné des patchs gonflés qui suggèrent des parties du corps. Alors la chaise est une mise en volume de ces différents éléments. Le positionnement ce fait à des endroits stratégiques pour rechercher une certaine mollesse sous le poids du corps.
Le résultat de mon projet de recherche est alors des systèmes permettant de garder la logique du gonflable, tout en réinventant son esthétique.
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The inflatable object is composed of at least two flexible sheets, which just need a little bit of air to become a volume. When we see this definition of the inflatable, we can only marvel at the simplicity of implementation to move from a flat element to a potentially huge volume. This simplicity does not immediately come to mind.
We see rather dolls, rubber rings, round volumes, castles, all saturated with colors. All this imagination comes from the plastic boom of the 70s. With a playful formal language and a short-term use.
Yet the inflatable object, thought in all its potentialities possesses real mechanical, physical or aesthetic qualities.
My search for the inflatable first began with a unlearning of what I knew about the inflatable. I tinkered, assembled, cut things already existing. This research led me to think of the inflatable as part of the body's maintenance, imagining it as an epidermis, an inflated skin that serves as a coating. I place the inflatable as a partial, hybrid item used wisely. So, I tried to embed the inflatable in another material, in plates, coming to constrain the inflated tube and give a slight addition of softness to certain places of the surface.
